Ce que j’ai appris sur moi-même en préparant le même plat chaque semaine

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Ce que j’ai appris sur moi-même en préparant le même plat chaque semaine

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Tu sais, j’ai une confession à te faire : depuis trois mois maintenant, je prépare exactement le même plat chaque dimanche. Un risotto aux champignons sauvages avec du parmesan Parmigiano Reggiano. Au début, mes proches ont cru que j’avais perdu la tête. Comment Xavier, ce passionné de diversité culinaire, pouvait-il s’enfermer dans cette routine ?

Pourtant, cette expérience m’a révélé des aspects de ma personnalité que je n’avais jamais soupçonnés. Répéter le même geste culinaire semaine après semaine s’est transformé en un voyage introspectif enchantant, bien plus riche que tous les livres de développement personnel que j’ai pu lire.

Ma relation obsessionnelle avec la perfection culinaire

La première semaine, j’étais plutôt fier de mon risotto. Correct, sans plus. Mais quelque chose m’agaçait : cette texture légèrement trop ferme du riz Arborio. La deuxième semaine, j’ai ajusté le temps de cuisson. Puis la troisième, j’ai modifié la température. Ensuite, j’ai changé ma technique de mélange.

C’est là que j’ai réalisé quelque chose de troublant sur moi-même. Je suis un perfectionniste maladif. Pas dans le bon sens du terme, celui qui pousse à l’excellence, non. Dans le sens névrotique, celui qui transforme chaque petit détail en obsession. Chaque dimanche, je notais religieusement mes observations : « Bouillon trop salé », « Champignons pas assez dorés », « Parmesan râpé trop fin ».

Mon carnet de cuisine ressemblait désormais à un rapport scientifique. J’avais transformé un simple risotto en laboratoire d’expérimentation culinaire. Cette découverte m’a fait réfléchir sur tous les autres domaines de ma vie où cette manie du contrôle total s’exprimait sans que je m’en rende compte.

L’art de l’improvisation dans la répétition

Paradoxalement, c’est en répétant que j’ai appris à improviser. Vers la sixième semaine, j’ai commencé à lâcher prise sur mon protocole ultra-précis. Un dimanche pluvieux, j’ai ajouté une pointe de thym frais trouvé par hasard dans mon frigo. Une autre fois, j’ai remplacé le bouillon de légumes par un fond de volaille.

Ces petites variations m’ont révélé un trait de caractère que je sous-estimais : ma capacité d’adaptation. Dans la vie, je me pensais rigide, attaché aux habitudes. Or, ces expériences culinaires m’ont prouvé le contraire. J’étais capable de créativité spontanée, même dans un cadre contraignant.

Voici les variations qui ont le mieux fonctionné au fil des semaines :

  • Ajout d’échalotes caramélisées pour une note sucrée subtile
  • Champignons shiitakés à la place des champignons de Paris classiques
  • Vin blanc sec remplacé par du prosecco pour plus de vivacité
  • Huile de truffe en finition pour l’élégance
  • Persil plat haché pour la fraîcheur finale

La méditation par la gestuelle répétitive

Après deux mois de cette routine, quelque chose d’inattendu s’est produit. La préparation est devenue méditative. Mes gestes se sont automatisés : verser le riz, remuer, ajouter le bouillon louche par louche, attendre que le liquide soit absorbé.

Cette répétition m’a libéré l’esprit. Pendant que mes mains s’activaient machinalement, mon cerveau vagabondait. Je repensais à ma semaine, je planifiais mes projets, je laissais venir les idées. La cuisine était devenue mon espace de réflexion privilégié.

J’ai découvert que j’avais besoin de ces moments de déconnexion totale. Dans notre époque hyperconnectée, ces dimanches risotto sont devenus mes bulles d’oxygène mental. Une forme de slow-food appliquée à la psyché.

Semaine Temps de préparation État d’esprit Découverte personnelle
1-2 45 min Concentré Perfectionnisme excessif
3-6 40 min Analytique Besoin de contrôler
7-10 35 min Créatif Capacité d’improvisation
11-12 30 min Méditatif Lâcher-prise nécessaire

Ce que cette routine m’a enseigné sur l’acceptation

La leçon la plus profonde est venue au bout de trois mois. J’ai enfin accepté que mon risotto ne sera jamais parfait. Et c’est exactement ce qui le rend parfait. Cette acceptation de l’imperfection culinaire m’a ouvert les yeux sur mes attentes irréalistes dans d’autres domaines.

J’ai compris que la beauté résidait dans la progression, pas dans l’aboutissement. Chaque dimanche apportait sa petite amélioration, son petit plaisir différent. Finalement, ce n’était pas le plat qui comptait, mais le chemin parcouru pour l’atteindre.

Cette expérience apparemment banale m’a réconcilié avec mes défauts et mes obsessions. Elle m’a appris la patience, l’humilité et surtout, l’art de savourer l’instant présent. Qui aurait cru qu’un simple risotto puisse devenir un tel maître de vie ?

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